Assis sur terre, debout au paradis
C’est l’histoire vraie de personnes pas tout à fait comme nous.
Et l’histoire romancée de qui elles auraient pu être si elles avaient été comme vous et moi.
Fatigué de ce travail de journaliste, de lieutenant de rédaction, d’éditeur, d’écrivain où il faut tout le temps réfléchir, trouver des idées, les réaliser, sans compter la promo derrière, la gestion et tout le reste. Ça fait des années maintenant, et j’en ai marre ! Ajouté à cela : les affres d’une séparation. Il me faut dégager vers une nouvelle vie ; immaculée. Exode loin, en haut d’une montagne, avec mon bas de laine, et recherche d’un travail. Ma femme d’aventure et de ma pré-vieillesse, professionnelle du handicap, me dit « Tu pourrais te proposer dans des foyers d’accueil de personnes handicapées, dans la région ils sont en recherche, ta personnalité conviendrait ». J’envoie des lettres. Je suis reçu. Testé. On me prend en CDD. Mon job : m’occuper en équipes tournantes 24h/24 de douze personnes polyhandicapées. Si je dois faire quelques années ici, à terminer mes quarante années de travail réglementaires, je trouve que cela aurait de la gueule ; au service de l’humain, moi qui ai commencé ma vie professionnelle au service du fric, dans une banque privée. Et c’est ce qui va se passer. Je vais travailler ici trois ans.
Quel travail et quelles rencontres je vais y faire ! Inoubliables ! Vous oublieriez, vous, un homme sans âge (entre quarante et cinquante, mais de seulement quelques années d’âge mental), handicapé comme pas permis, déconneur comme pas permis, et qui se faisant transporter à l’hôpital pour détresse respiratoire fait comprendre aux ambulanciers qu’il veut qu’on lui mette le ‘Pin Pon’ parce que ça l’amuse !? Et que de coups comme cela et autres, ils nous ont faits nos semblables dissemblables ! J’ai été un touriste appliqué à leur service. Et, petit à petit, l’envie revenant, j’ai fini par prendre des notes avec l’intention d’écrire un livre.
Le voici ! Je suis heureux de l’avoir commis. J’aimerais qu’il se lise et qu’il se diffuse. Pourquoi ? En principal pour faire connaître ces douze personnes extra-ordinaires dont je me suis occupé. Et pour faire connaître le harassant travail du valeureux personnel soignant…